Disrupting Luxury : les géants du luxe s’allient pour un secteur plus durable

Le sujet est brûlant, et pour cause, on ne compte plus le nombre de rapports alarmistes parus ces dernières années. « La Terre n’a pas été aussi chaude en 120.000 ans », « La tendance de long terme du réchauffement se poursuit »… Et pourtant, loin des discours accusatoires, les entreprises commencent à se saisir du sujet et à s’activer pour enrayer cette avancée effroyable vers un futur aucunement souhaitable.

Ainsi, le rapport « The New Climate Economy » souligne que les investissements prévus pour inverser la tendance, estimés à 90 milliards de dollars pour les 10 à 15 prochaines années, s’ils sont utilisés correctement (comprendre pour adresser le changement climatique), pourraient représenter 26 milliards de dollars de bénéfices économiques d’ici à 2030. De quoi appuyer les théories de penseurs comme Gunter Pauli, et sa fameuse économie bleue, celle où, entre autres, les déchets deviendraient sources de création de valeur.

Du côté de la mode, les alliances de marques se multiplient : on se souvient du lancement de « Make Fashion Circular » en mai dernier, ou encore de l’initiative de Greenpeace, « Detox My Fashion », qui poussant les consommateurs à s’engager à travers le boycott, a convaincu des marques comme H&M ou Levi’s de s’engager à leurs côtés.

Plus récemment, le rapport « Disrupting Luxury » a rassemblé une quinzaine de marques de luxe, dont Kering, Harvey Nichols et Swarovski. Egalement axé autour de l’idée d’une économie de la mode circulaire, le rapport encourage l’industrie à adopter des matières durables afin d’assurer la disponibilité de matières premières précieuses telles que la laine, le cuir, le bois exotique, le cachemire et les huiles essentielles rares. Le rapport indique en outre que les acteurs du luxe devraient évaluer l’incidence de leurs production sur la société et sur notre planète, et veiller à ce que les ouvriers de leur chaîne d’approvisionnement reçoivent une formation de qualité et un salaire équitable. Toujours selon le rapport, investisseurs et consommateurs devraient être davantage impliqués dans les progrès environnementaux et sociaux, à travers une transparence accrue.

« Les entreprises du luxe ont la responsabilité supplémentaire de créer de la valeur pour le bien de l’environnement et de la société, ce qui peut ensuite inciter l’ensemble du secteur de la mode à agir », a déclaré Marie-Claire Daveu, responsable du développement durable et des affaires institutionnelles internationales chez Kering, à l’occasion de la présentation du rapport. « En donnant la priorité à la durabilité et en intégrant des stratégies proactives dans nos business modèles, le secteur du luxe deviendra plus adaptatif aux défis futurs et, en définitive, cela nous apportera des avantages commerciaux essentiels. »

IN BRIEF

Selon un rapport publié conjointement par Ellen MacArthur et Stella McCartney, l’équivalent d’un camion de déchets en textile est gaspillé chaque seconde, alors que moins de 1% des vêtements sont recyclés pour en faire des vêtements neufs. Le rapport prédit que l’industrie de la mode pourrait utiliser jusqu’à un quart du budget carbone mondial d’ici 2050 si rien ne change. Pour autant, si le problème est pris par l’angle des solutions, on réalise les nombreuses opportunités économiques de la course vers la durabilité, c’est la vision défendue par les rapports et alliances de marques « The New Climate Economy » et « Disrupting Luxury », de quoi redonner place à l’espoir d’une planète en bonne santé.

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