/ Le mannequin I N T E L L I G E N T / / The S M A R T morphosizing /
EUVEKA C’EST QUOI ?
Une nouvelle génération de mannequins évolutifs et connectés pour assister les professionnels du textile dans le prototypage et la vente de vêtement sans essayage. Une solution technique brevetée, made in France, conçue par et pour des modélistes. Un facilitateur de quotidien de la création à la production.
Comment marche le mannequin ?
Nous avons vraiment cherché à respecter le processus de travail des modélistes :
En phase de moulage elles peuvent aller chercher leur taille, modifier la poitrine, la hauteur, la répartition dos-devant.
En phase de retouche, elles ont leur premier prototype, elles peuvent le passer sur le mannequin et venir mesurer le vêtement. Le logiciel va alors indiquer la différence entre le corps, le vêtement et la pression. Tout est envoyé à la fiche technique qui est directement prête à emploi.
Pour avoir plus de détails sur le mannequin :
https://www.youtube.com/watch?
https://www.youtube.com/channel/UCN-veVdLpm5sFd6G8htSTSQ
1. Le point de départ de l’aventure :
« L’idée a émergé il y a 10 ans, je travaillais alors en cabinet d’avocat et j’entendais souvent ma mère se plaindre car elle ne trouvait jamais de vêtements à sa taille. C’est la raison pour laquelle j’ai imaginé un mannequin évolutif qui s’adapterait à chaque morphologie.
Je me suis donc intéressée à la création de vêtement, j’ai rapidement compris que l’utilisation d’un mannequin de bois dans la fabrication de vêtement était obsolète. « Pourquoi n’évolue-t-il pas pour s’adapter au corps humain ». J’étais sûre que quelqu’un y avait déjà pensé ou qui l’avait déjà fait, j’ai alors regardé sur les bases de brevet mais rien d’opérationnel en terme technique ou commercial n’existait.
Et comme :
« A cœur vaillant rien d’impossible »
Je me suis lancée dans cette aventure.
Au lieu de partir faire mon troisième cycle dans une grande université américaine, j’ai intégré un BTS de stylisme-modélisme en alternance. En parallèle j’étais vendeuse dans le Marais et au bout de deux ans j’ai été diplômée de Formamod. J’ai fait des stages, notamment chez des sous-traitants de Lanvin : Lefranc Ferrand, puis pour des marques dans le sentier. Ensuite, je suis allée chez Zapa entre autres. J’avais également à l’époque un petit atelier de sur-mesure et c’est après Zapa que j’ai créé EUVEKA.
J’ai beaucoup appris dans le Sentier, ils sont très fort niveau processus et rentabilité pour se maintenir. Très vite j’ai fait de la production, et je me suis rendue compte que ma vraie passion était le tombé du vêtement.
Chez Euveka nous croyons en l’assistance d’aide dans la vente sans essayage et c’est ce que nous développerons l’année prochaine.
Nous avons des ambitions nationales et internationales et nous devons prouver que l’on est capable de le réaliser, nous mettrons tout en œuvre pour y arriver.
2. EUVEKA aujourd’hui, vos ambitions, vos enjeux :
Euveka c’est une Start up qui s’apprête à ne plus l’être – 10 salariés cet été – pour devenir une petite entreprise en hyper croissance. On conçoit, fabrique et commercialise un mannequin évolutif et connecté avec un logiciel dédié pour le prototypage à la taille exacte.
A terme, nous allons sortir toutes les parties du corps qui seront robotisées, évolutives et dotées de capteurs : buste homme, femme, enfant, morphologies spécifiques (enceinte, grandes tailles…), ainsi que le bas du corps comme la jambe et le pied. Dans un second temps nous ferons évoluer les parties capteurs qui sont intéressantes pour les secteurs techniques comme le médical ou la sécurité, l’armée.
En 2018, nous lancerons une nouvelle offre pour l’assistance à la vente sans essayage avec tous les systèmes de prise de mesure. Le mannequin pourra mesurer et coder automatiquement les vêtements, il enverra les informations au logiciel qui alimentera la fiche technique, ensuite il sera très facile de croiser le vêtement avec la morphologie.
Aujourd’hui nous lançons une offre exclusive de dix mannequins sur 2017, afin de pouvoir travailler efficacement et sereinement avec chaque professionnel.
On veut devenir les leaders de la personnalisation industrielle et de la mass customisation.
C’est un terme courant dans les pays anglo-saxons, mais c’est une révolution d’évidence pour l’ensemble de la filière textile. Cela consiste à permettre une personnalisation à chaque étape de son projet. Et nous, nous voulons nous positionner comme des nouveaux entrants et bientôt des leaders.
Tout simplement.
Nous ne voulons pas être la grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf, on souhaite y aller en douceur, et prochainement, commencer à s’ouvrir à l’export où nous avons déjà une très forte demande.
J’ai un principe qui vient de René Char dans La Rougeur des matinaux « Prévoir en stratège et agir en primitif » c’est-à-dire que nous prévoyons tout en amont et quand on dit GO, c’est qu’on sait dérouler.
Toutes les déroutes militaires ont eu lieu quand les gars sur les champs de bataille disaient : « euh droite ou gauche » « je ne sais pas ».
Nous voulons à tout prix éviter cela et assurer nos arrières. : « On veut devenir les leaders de la personnalisation industrielle, de la mass customisation. C’est un terme courant dans les pays anglo-saxons, mais c’est une révolution d’évidence pour l’ensemble de la filière textile. Cela consiste à permettre une personnalisation à chaque étape de son projet. Et nous, nous voulons nous positionner comme des nouveaux entrants mais aussi bientôt des leaders. Tout simplement.
3. Le point DECISIF pour votre réussite :
Ce projet tient sur les épaules de femmes
De jeunes femmes
Il m’a bien sûr fallu beaucoup de courage, mais aussi, d’être bien entourée : à chaque étape j’ai pu avancer avec la bonne personne.
Se lancer dans l’entreprenariat : C’est à la fois une traversée en solitaire, parce que tu as un sentiment intime te confirmant que ta décision est la bonne malgré les obstacles. Et, en même temps, sans équipe et sans écosystème privé ou public tu ne peux pas avancer. Donc seule avec une idée ce n’est pas bien, le projet doit toujours être très entouré très aidé. J’ai eu la chance d’avoir des supers talents, des supers nanas dans l’équipe : Andrea puis Manon.
Au début j’avais peur que ce ne soit qu’un projet purement technique mais en fait ce projet tient sur les épaules de femmes et de jeunes femmes donc c’est vraiment très enthousiasmant.
Nous ne souhaitons pas sortir le produit n’importe comment. La partie technique est géniale. Tout vient de la Drôme, c’est une région de sous-traitance : le cockpit de Falcone, une partie du cœur de Carmat, le niveau est excellent ici pour l’aviation, le nucléaire, la mécanique. Tant de projets d’envergure sont faits ici en toute discrétion.
Quels conseils pour quelqu’un qui veut se lancer dans le business ?
Toujours la même chose : avoir du courage et bien s’entourer. Avoir confiance dans les structures publiques en France qui sont très dynamiques : Nous avons un vrai écosystème qui permet de donner un cadre. Le plus difficile dans une entreprise au tout départ c’est qu’on ne sait pas par où commencer et c’est là qu’interviennent les structures publiques à tous niveaux, locales, régionales et nationales, les fédérations qui sont là pour guider les entrepreneurs.
4. Les moyens mis en place, et ceux à mettre en place :
On a deux piliers de structuration : nous sommes une entreprise en hyper croissance et une entreprise libérée, c’est-à-dire que peu importe votre âge si vous avez la compétence, vous pouvez vous retrouver à gérer des pôles en amont et en aval. C’est une dynamique transversale. Par exemple, Andréa est multi-compétences : elle est à la fois en marketing et en RH.
Tout n’est pas à jeter dans le passé
Tout ce qui est nouveau n’est pas forcément très bien
Nos quatre piliers cardinaux pour la croissance sont : L’arbitrage entre l’artisanat et la technologie et l’économique et le social. Pour nous l’hyper croissance va avec l’entreprise libérée, et nous sommes dans l’optique que nous pouvons faire de l’innovation sans faire n’importe quoi. Tout n’est pas à jeter dans le passé et tout ce qui est nouveau n’est pas forcément très bien. Nous défendons aussi des savoir-faire français auxquels nous croyons, et nous sommes là pour proposer aux professionnels des outils précis et performants, pas pour remplacer ni pour modifier leur façon de travailler mais pour les aider à développer des modèles uniques sans se tromper.
Avez-vous des investisseurs, qui sont-ils ?
Nous avons eu un super accueil du projet ici à l’origine des structures de business Angel locaux qui nous ont permis de nous connecter à tout l’écosystème privé public. Cela nous a permis d’avoir aussi le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes au capital. Aujourd’hui, après une deuxième levée de fonds pour financer l’hyper croissance, nous faisons rentrer des profils à haute valeur ajoutée et structurer un service de maintenance optimum.
Nous concentrons toutes nos forces sur le perfectionnement du produit et sur la maintenance : la qualité du produit et du service après-vente sont des atouts incontournables pour accompagner les entreprises dans leur démarche d’excellence.
Qui sont vos premiers clients ? Votre chiffre d’affaire et votre seuil de rentabilité ?
Nos premières cibles de clients appartiennent aux secteurs du luxe, de la haute couture, du prêt-à-porter, de la sécurité, du médical et du sport. Les premiers devis ont été lancés, les dix premiers positionnés seront les dix premiers livrés. Nous n’avons donc pas de chiffre d’affaires à communiquer pour le moment.
Nous ne voulons pas confondre
vitesse et précipitation
La validation des commandes va se faire d’ici peu de temps, mais nous ne voulons pas confondre vitesse et précipitation. Dans la mesure où nous avons eu une belle réception de produit et une véritable pression, il ne faut pas chercher à faire de l’argent pour faire de l’argent : je préfère d’abord que nous soyons opérationnels. Nous prévoyons de vendre à l’automne et tout se passera très bien.
C’est une technologie complexe et de la qualité, un produit 100% made in France.
Maintenant, notre objectif est de mettre en place une offre de leasing, avec un coût de location mensuel à 4 800€HT et une possibilité de remplacement et/ou de reprise à un an.
Dans les années à venir nous aurons des améliorations de versions et nous proposerons à nos clients de récupérer leurs anciennes versions pour les remplacer par des plus récentes.
Aujourd’hui, nous avons la gamme Vivesco qui est évolutif et connecté, et la gamme Kynéthéo à partir de 180 000 € pour les secteurs techniques avec des problématiques spécifiques, c’est un produit haut de gamme qui n’a pas d’obsolescence programmée. Pour finir d’ici deux ans nous sortirons un produit d’entrée de gamme : Emineo simplement évolutif et plus accessible financièrement avec possibilité de location et d’achat en groupe.
Le seuil de rentabilité sera l’année prochaine. Aujourd’hui nous sommes en R&D. Le Break even sera fin 2019.
5. La réception du produit et les difficultés majeures :
La principale difficulté a été le manque de financement au tout début. A l’origine, la Fashion Tech était encore inexistante dans le paysage français, il n’y avait pas d’écosystème. Je dois avouer que j’ai ressentie une immense solitude à créer un chemin entre la mode et l’industrie. J’avais une certaine appréhension face à la difficulté du produit car c’est un concentré de différentes technologies électroniques, mécaniques et matériaux. Une véritable prouesse technologique.
Le défi paraissait énorme, il fallait y aller étape par étape.
Le marché français vous a-t-il paru frileux ?
Non, car j’ai senti que le marché français évoluait, et qu’il avait envie d’avoir la solution. C’est grâce à ça que j’ai pu lever des fonds et créer mon entreprise.
Quelle est l’idée de fond d’EUVEKA ?
L’objectif principal est celui de faciliter la production, d’aider les savoir-faire et l’entreprenariat.
Quand j’ai eu l’idée du mannequin cela venait aussi du fait qu’il y a dix ans j’avais identifié que la « fast fashion » arriverait à une fin de cycle dans 10-15 ans, et que les gens seraient lassés de se retrouver partout dans le monde avec la même offre. Je m’étais demandée comment faire pour relancer la haute couture et ses savoir-faire ancestraux et magnifiques avec des outils qui permettent une rentabilité nécessaire et saine. Le prêt-à-porter est une industrie qui fait vivre des millions de gens, donc comment faire pour leur permettre de gagner en rentabilité tout en préservant leur savoir-faire. Et comment faire pour produire à des cadences de prêt-à-porter des produits personnalisables afin d’éviter de se retrouver comme aujourd’hui face au risque d’être habillé pareil partout dans le monde. C’est une question qui tournait dans ma tête depuis très longtemps et c’est l’idée du mannequin-robot qui m’a donné réponse à cette énigme. En fait l’outil pivot c’est le mannequin. J’avais une énigme à plusieurs inconnues et le mannequin pour moi c’était la solution à l’énigme à plusieurs inconnues.
Pour conclure :
1. La dynamique French tech :
Il y a une vraie dynamique Tech en France : Je suis présidente de la French Tech in the Alps (FTIA) – Valence-Romans. French Tech in the Alps est une alliance des métropoles du sillon alpin incluant Annecy, Chambéry, Grenoble et Valence. On s’est structuré, et on se fédère, pour créer notamment la filière Fashion Tech dans le sillon alpin. FTIA Valence va créer le premier accélérateur Fashion Tech sur le territoire. Nous avons beaucoup d’entreprises : Le but est de faire le lien entre objet connecté / filière Tech et la filière mode et habillement.
Autour de Romans sur Isère, historiquement la capitale de la chaussure, beaucoup de grandes maisons de luxe ont leurs ateliers (Hermès Vuitton), on a de très belles marques qui produisent encore ici. Le but est de faire le lien entre artisanat et Tech. Il nous suffit juste de nous fédérer autour de cette volonté de faire prospérer le tissu local, et les savoir-faire.
Avec « 1083 » le jean éthique à Romans, il y a notamment d’autres projets en parallèle qui se construisent comme une plateforme sur le retail, et nous sommes tous en train de nous fédérer. Nous avons pour objectif de nous fédérer au niveau régional Auvergne Rhône-Alpes pour créer un accélérateur régional avec des relais à Paris. Et qui dit Paris dit capitale de la mode. Cela va donner une visibilité à tous ces savoir-faire.
Comment cette entraide est-elle mise en place concrètement ?
Cela commence par des salons, la mise en place d’un annuaire, du pratico pratique pour se fédérer, travailler ensemble : quand on va voir une grande maison, nous faisons passer le message, quand nous faisons des salons nous abaissons les cloisons, ainsi nous sommes plus forts.
« Partager pour hyper buzzer : c’est bénéfique la synergie.
Les trois mots de la French Tech c’est fédérer, accélérer et rayonner »
Nous cherchons à faire cela tout en mettant vraiment en lumière la Fashion Tech.
Au salon Made In France par exemple, la réception, l’intérêt pour le produit a été très bon chez les façonniers les plus aisés. Nous allons sortir un équipement moins cher ou permettre sur la version actuelle déjà des achats groupés. Nous avons des grandes marques qui vont acheter et équiper leurs usines.
Nous avons tous un même combat : c’est le Made in France.
2. Les usines Le 4.0 en France :
Je pense qu’il y a un temps de maturation, je pense que les moyens malheureusement ne vont pas encore suffisamment aux Starts up, mais les grandes entreprises commencent à comprendre qu’il faut travailler avec nous, cela bénéficiera à tout le monde, mais il faut que la mayonnaise prenne.
Il ne faut pas rester sur un projet de grand groupe, il faut inclure les Start up, et c’est pour cela qu’il faut fédérer les écosystèmes au niveau local pour les rendre plus fortes et plus crédibles.
Mais les grands groupes commencent à aller vers les Start up via les filières French Tech et les évènements des filières. Cela prend le temps, mais il faut le faire, il faut juste que les projets de subvention soient portés par les grands groupes. Il faudrait que les petites entreprises soient éligibles à la même qualité et rapidité de financement. C’est une question de fonds propres, et il faudrait d’autres systèmes d’incentive ou réassurance.
Ma partie lobbying se focalise sur le fait de trouver un cadre contractuel de relation dans les grands groupes avec les Start up avec des incentives des deux côtés. Cela enlèverait la part d’angoisse et de risques qui vient souvent du fait de travailler avec quelqu’un qui n’a pas la même taille. Donc il faudrait trouver un système, un modus vivendi, un cadre, des systèmes de cautionnement et il faudrait que les banques ou assurances entre dans le jeu. Selon moi, il y a relation tripartite à construire entre grands groupes, Start up et garantie : Est-ce que c’est la BPI ?
Pourquoi Blablacar marche-t-il ? Parce qu’ils ont fait entrer des assurances. Le jour où Blablacar a réussi c’est le jour où il a réussi à trouver un assureur qui modifié les contrats pour assurer le transport de personne dans des situations un peu atypiques.
C’est un peu la juriste qui raisonne, mais je pense que le droit est vraiment là pour rassurer, et si on ne met pas un cadre réglementaire avec garantie et contre garantie, droit et devoir dans une relation grand groupe et Start up, ce sera difficile. Et tout dépend de la personnalité du dirigeant. Donc il faut quelqu’un qui a du courage et un peu d’audace. C’est pour cela qu’il faut créer un cadre de contractualisation standard dépersonnalisé qui rassurera les 2 parties.
Personnellement, j’imaginerai des contrats types avec un cautionnement simple et qu’on ait une couverture du risque. Il faudrait viser une flexibilité à l’américaine : Peu leur importe de perdre car ils font tellement de dossier en même temps que l’enjeu par dossier est minimisé. Nous sommes plus lents et nous investissons sur moins de dossiers, donc si nous nous plantons nous perdons tout. Nous pourrions utiliser le digital pour fluidifier les démarches administratives, ou encore, utiliser des systèmes de notations en entreprise sur un modèle de système de notations Airbnb, pour plus de transparence, et cela augmenterait aussi la crédibilité de l’entreprise.
Plus d’informations ci-joint :