MADE IN FRANCE ET FASHION TECH : INNOVATION POUR LE SECTEUR DE LA MODE

Made in France : Jusqu’où suivre la vague de la fashion tech ?

C’est au SxSW Austin-Texas, festival de référence pour les nouvelles technologies, que Google et Levi’s ont présenté le projet Jacquard.

Imaginez : une simple veste en jean que l’on mettrait, au même titre que la chemise blanche, dans la catégorie « basique » de notre garde-robe.

Sauf que, intégrées, à cet incontournable du prêt à porter féminin et masculin, des fonctionnalités simples et évidentes : une connexion permanente à son smartphone et à un bouton interactif sur la manche de la veste.

Ainsi, dans toutes situations, il est possible de lancer des applis, décrocher ou non un appel, changer sa musique, en passant simplement la main ou le doigt sur le bouton interactif. Plus besoin de regarder son écran ou de prendre son téléphone dans les mains.

La veste coûtera 350 dollars (328 euros), et elle va sortir très prochainement aux Etats Unis.

 

Ce que l’on pourrait retenir de cet exemple c’est que les avancées ne se jouent pas sur la technologie en tant que tel, mais sur son intégration dans un vêtement du quotidien, un basique, un incontournable.

Est-ce que la France connait les mêmes innovations technologiques appliquées au secteur de la mode ?

Retour dans l’Hexagone : Nous sommes au salon Made in France qui regroupe les principaux façonniers à Paris.

Il se trouve que pour la deuxième édition de ce rendez-vous qui promet, les avancées technologiques, la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle étaient au cœur du débat.

Une réflexion sur le 4.0 (Un web qui n’est plus passif mais qui est interactif) s’est tenue le premier soir de l’évènement. 

La question était de savoir comment capitaliser nos points forts pour nous réinventer : Peut-on devenir la fashion tech de demain ?

Plusieurs choses à retenir, dont une particulièrement :

Même avec la meilleure des technologies, il est très difficile d’envisager de remplacer « les mains » qui font toute l’unicité des savoirs faire des façonniers français.  

Selon Denis Jacquet, fondateur de Parrainer la croissance : « Le savoir-faire à une valeur et il peut se vendre très cher : c’est une source d’espoir très intéressante. » Charles Thurat, responsable du développement et des relations commerciales chez Heuritech, complète : « On ne va pas réinventer Google, mais le but est de savoir accompagner ces nouveaux mouvements pour mieux les maitriser. » Selon lui, nous avons de très bonnes chances si nous arrivons à capter les données, les « DATA »,  pour anticiper la concurrence dans le domaine des tendances.

Pour sa part, Jérôme Bergeret, directeur du Dassault Fashion Lab, leader des technologies 3D, insistait sur une condition sinéquanone : cette avancée 4.0 pour le made in France, ne se ferait que si on arrive à faire dialoguer « les geeks et les créatifs ». C’est-à-dire, si l’on arrive à faire travailler ensemble les ingénieurs et les directeurs artistiques du secteur de la mode.

 

Mais peut-on vraiment parler de Fashion tech made in France ?

 

La France est mondialement reconnue pour la qualité de sa fabrication qui demande du temps, mais aussi pour l’exception des produits, la perfection du geste et le luxe !

 

Ce qui ouvre un paradoxe : le fast fashion va-t-il détrôner le fait main, la valeur et la main d’œuvre ?

 

La fashion tech, vise, en effet, à intégrer l’intelligence artificielle, la réalité augmentée et les nouvelles technologies dans le vêtement et dans la fabrication. Or nous sommes face à des techniques aux antipodes de ce qu’est le Made in France.  Les pièces d’exception que nous sommes capables de produire grâce au savoir-faire unique des façonniers français semblent d’un autre monde face à la rapidité, l’efficacité et surtout l’universalité des nouvelles technologies. 

 

 

Autant de questions qui font de cette période d’évolution et d’innovation un vrai défi pour le Made in France. 

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