The Business of Fashion et McKinsey & Company viennent de publier le rapport « The State of Fashion: Technology » pour compléter leur étude annuelle sur le secteur de la mode. Alors que l’étude principale analyse les changements qui façonneront l’industrie au cours de l’année à venir, les éditions spéciales, comme celle-ci, se concentrent sur des sous-secteurs, des zones géographiques, des axes ou des sujets spécifiques.
Pour cette édition, les auteurs ont choisi d’analyser les technologies existantes et émergentes qui répondent aux principaux défis et opportunités du secteur.
Si les marques se sont longtemps concentrées sur les technologies en lien avec l’expérience client, elles font maintenant face à la nécessité, dans un environnement opérationnel instable, d’étendre et d’approfondir leur utilisation de la technologie. Ces technologies leur permettent non seulement d’être plus résilientes face aux disputions de la supply chain mais elles leur offrent également l’opportunité d’être plus responsables et transparentes alors que les consommateurs sont en quête de solutions durables.
Cinq impératifs technologiques
Le rapport met en lumière cinq impératifs technologiques afin d’aider les dirigeants du secteur de la mode à comprendre où concentrer leurs investissements pour résoudre certains des défis les plus pressants du secteur.
- La réalité du métavers : si la valeur marketing de la mode numérique et des NFT est désormais évidente, les marques de mode doivent faire la part des choses entre le battage médiatique et les opportunités concrètes que le web 3.0 représente pour générer des flux de revenus durables grâce à l’engagement croissant des consommateurs dans le métavers. Les entreprises de mode axées sur l’innovation et la commercialisation via le métavers pourraient générer plus de 5 % de leurs revenus grâce aux activités virtuelles au cours des deux à cinq prochaines années.
- Hyper personnalisation : les marques ont accès à un arsenal croissant d’outils et de technologies de personnalisation de la relation avec leurs clients. Le Big Data et l’Al représentent une opportunité pour proposer des expériences personnalisées qui permettent de fidéliser les clients sur le long terme. 71 % des consommateurs du monde entier souhaitent que les entreprises leur fournissent des communications et des produits personnalisés, 76 % sont insastisfaits lorsque cela n’est pas proposé.
- Magasins connectés : la croissance inexorable du commerce en ligne a obligé les acteurs de la mode à repenser le rôle des magasins physiques. Les dirigeants du secteur peuvent répondre aux pain points des consommateurs en utilisant des applications mobiles en magasin pour améliorer l’expérience ainsi que des technologies de micro-fulfiment (permettant de préparer rapidement de petites commandes pour une livraison rapide) afin de tirer parti de leurs réseaux de vente au détail physiques à l’ère du quick commerce. Les clients qui utilisent la technologie disponible en magasin y passent jusqu’à quatre fois plus de temps que ceux qui ne le font pas.
- Une mise à niveau de bout en bout : si les outils digitaux et l’analyse de données ont transformé des éléments clés de la chaîne de valeur, ces optimisations restent souvent cloisonnées au sein des entreprises et ne permettent pas d’améliorations transversales. Les marques doivent intégrer toute leur chaîne de valeur dans cette démarche afin de créer des modes de fonctionnement plus efficaces et rentables. Plus de 60 % des dirigeants du secteur de la mode estiment que la création de processus numériques intégrés dans l’ensemble de leur entreprise figurera parmi leurs cinq priorités en matière de digitalisation d’ici 2025.
- La traçabilité : les systèmes de traçabilité alimentés par des logiciels de suivi et le Big Data aideront les marques de mode qui se concentrent sur la durabilité à remonter leur chaîne d’approvisionnement pour comprendre l’ensemble du cycle de vie de leurs produits. Plus de 50 % des décideurs du secteur de la mode affirment que la traçabilité sera l’un des cinq principaux moyens de réduire les émissions de C02 dans leur chaîne d’approvisionnement.