Les avancées en matière de robotique et d’Intelligence Artificielle démontrent que les technologies qui transformeront radicalement notre conception du travail ne cessent de se perfectionner. En effet, que l’on s’intéresse aux robots préparateurs de bentos de la société de San Francisco Osaro ou encore au dragon volant dernièrement dévoilé par les scientifiques de l’Université de Tokyo ; on constate que la dextérité et la précision dans l’exécution de tâches complexes évolue à vitesse exponentielle. A tel point que l’on en viendrait presque à douter de la supériorité de la main de l’homme sur la machine. Pour autant, loin des fantasmes dystopiques ambiants (laissant nos imaginaires collectifs envisager un soulèvement des machines plus probable et palpable que de raison), les limites auxquelles les machines actuelles font face demeurent légion : certaines disposent en effet encore d’une autonomie assez réduite, alors que pour d’autres, les prérequis en matière de programmation nécessaires à leur bon fonctionnement réclament encore un effort des plus intenses. Sans compter l’incapacité actuelle de ces dernières à s’adapter aux changements et dérivations, si infimes soient-ils, qui représentent encore des événements assez peu familiers dans leur fonctionnement quotidien.
La révolution qu’apportera le robot confectionneur d’articles de mode, voire Créateur ou Couturier, reste encore un événement lointain. Elle nécessiterait un couplage entre robotique et Intelligence Artificielle, ce qui représente encore un défi de taille. Car la complexité de la conception de l’algorithme, le recours au Machine Learning (qui implique de fait la conception d’une stratégie de données dédiée et l’acquisition coûteuse de matériel de pointe) et les délais requis afin que le process de test & learn puisse porter ses fruits restent encore conséquents, voire incalculables ; obligeant chacun à avoir une vision long-termiste et un volume d’investissements coûteux.
En attendant que ces machines deviennent pleinement aptes à saisir, comme à interagir quasi instinctivement avec le monde qui les entoure, la rhétorique de la main de l’homme continuera de primer. Reste à savoir pour encore combien de temps ? Pour l’heure, on suivra de près l’évolution du partenariat prometteur entre le géant Avery Dennison et la société d’automatisation connue (et reconnue) SoftWear, susceptible de poser les premiers jalons amenant l’industrie à s’engager dans cette voie. Destinée à apporter une solution de pointe aux fabricants, cette nouvelle offre permettra d’apporter plus d’agilité aux acteurs de l’industrie de l’habillement dans la conception de vêtements et d’articles textiles.
Une offre d’un nouveau genre, susceptible de permettre à de nombreuses marques de pouvoir s’adapter plus efficacement à une demande des consommateurs en constante mutation, par l’adoption de chaines de machines à coudre entièrement automatisées (fournies par SoftWear) ainsi que de solutions de digitalisation de vêtements, par l’intégration de puces RFID (une technologie dont Avery Dennison s’est fait l’un des plus grands spécialistes ces dernières années) aux usages aujourd’hui multiples, de l’authentification à la digitalisation d’articles de mode.
IN BRIEF
Pour le moment utilisés pour la fabrication de vêtements « simples » (comme des t-shirts), des robots comme le Sewbot de SoftWear ont déjà été acquis par un fabricant chinois pour équiper une usine flambant neuve de l’Arkansas. De quoi fabriquer près d’1,2 millions de t-shirts par an, directement sur le sol américain et sous la supervision de quelques techniciens humains.